Test amplificateur Yamaha R-N803D : l’ampli hifi ultra connecté avec correcteur d'acoustique
Venant de la gamme purement hifi de ce fabricant japonais, ce tout nouvel ampli intégré Yamaha R-N830D n’en oublie pas les attentes des audiophiles qui souhaitent jouir des multiples possibilités modernes de connexion avec ou sans-fil et de streaming depuis le Web. Il est donc compatible avec le système de pilotage audio multiroom MusicCast propre à la marque. Mais il ne s'arrête pas en si bon chemin, puisqu'il inaugure aussi le système de correction acoustique de la pièce, YPAO, jusque là inédit sur les amplis purement hifi.
Yamaha R-N803D
Type : ampli intégré stéréo, connecté avec correction acoustique YPAO
L'avis de ON-mag : (4/5)
Prix au moment du test : 800 €
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Avec la série A-S (A-S3000, 2100, 1100) que bien d’autres modèles ont suivis, Yamaha avait signé d’une façon assez élégante son retour de le monde la Hifi pure et dur. Nous avions, d’ailleurs, fait l’éloge du A-S1100 saluant à la fois la musicalité de cet intégré comme la présence de deux beaux vu-mètres qui n’étaient pas sans nous rappeler une époque de la Hifi que nos jeunes lecteurs n’ont guère connu. Dans les années 1980/90, certains appareils Yamaha comme les tuners T1 et T2 avaient littéralement enthousiasmé bien des puristes, c’était avant l’arrivée d’appareils venant d’outre-manche et atlantique avec leur côté épuré. Ils ont, dès lors, occupé ce marché de cette belle époque de la Haute Fidélité, ouvrant de nouvelles perspectives aux mélomanes de l’époque.
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Le système de correction YPAO pour la première fois sur un ampli Hifi
Cette série A-S vient juste de voir arriver un petit-frère, le R-N803D qui associe tous les avantages système de diffusion audio multiroom Ymaha MusicCast (pilotable par une application sur iOs et Androïd) et un schéma qui n’est pas sans nous faire penser aux modèles purement Hifi mais avec un petit plus : un système de correction acoustique des enceintes en fonction de la pièce d’éoute. Le R-N830D est donc le tout premier amplificateur Hifi de la marque équipé de la technologie d'autocalibration YPAO R.S.C (Yamaha Parametric Room Acoustic Optimiser Reflected Sound Control) qui permet un parfait ajustement sonore suivant les caractéristiques de la salle d’écoute (dimensions, matériaux, murs et position des enceintes, tout l’environnement est pris en compte au grand complet). Une fois les mesures prises à l'aide du microphone fourni, ce système corrige les défauts de courbe de réponse. L’opération ne dure guère plus d’une minute, et reste facile à faire pour le néophyte. Réservé auparavant aux amplificateurs Home Cinéma, ce système de correction fait son entrée, pour la première fois, dans les intégrés dédiés à la Hifi et seulement à la Hifi. Est-ce un plus musicalement ? Pour répondre à cette question nous l’avons vérifié nous-mêmes sur notre système et dans notre pièce d’écoute habituelle. Nous devons même avouer que nous nous sommes, pour ce test uniquement concentré sur l’aspect sonore de cet appareil, et non sur la multitude de fonctions qu’il offre, notamment le système MusicCast que nous avons déjà détaillé lors de précédents articles.
Il ne lui manque rien
Pour le reste, ce Yamaha R-N830D n’offre pas moins de 5 entrées analogiques dont une qui permet le branchement d’une platine vinyle équipée d’une cellule à aimant mobile (MM). On retrouve également des entrées numériques au nombre de quatre avec deux coaxiale et deux liaisons par fibre optique. Mais comme Yamaha a une belle expérience des solutions Home Cinéma, cet intégré possède aussi une sortie pour caisson de grave : un plus dans certaines installations. A cela s’ajoute un port USB A en façade pour un iDevice, et une sortie casque au standard jack 6.35 mm.
Il sera facile d’écouter son casque favori en toute intimité, et pour cela, il suffira de couper les enceintes (paires A et B) grâce à deux petits contacteurs. De plus, le R-N803D offre deux modes de connexion au réseau domestique et au Web. Nous pouvons utiliser sa fonction Wifi (une antenne est montée à l’arrière pour cela) ou une autre, filaire cette fois via un port Ethernet RJ45. Une fois connecté et l’application MusicCast Controler téléchargée sur la tablette ou le smarphone de votre choix, le R-N803D propose une multitude de possibilités. Cette interface propriétaire multiroom de Yamaha permet, comme le bouton source de la face avant, d’utiliser les services de musique en ligne tels que Deezer, Tidal, Qobuz, Naptser, Spotify (pour ne parler que des plus connus en France) ainsi que d’écouter d’innombrables radios en ligne. De plus, il est également possible de profiter des fichiers musicaux qu’ils viennent d’un NAS (nous avons fait l’essai avec notre Synology) comme d’un ordinateur relié au réseau. Nous comprenons mieux l’absence de port USB B asynchrone d'entrée audionumérique directe, cet appareil peut s'en passer vu sa richesse de connectique filaire ou sans-fil qu'il propose. D'autant que pour couronner le tout, il est également possible de choisir la fonction Airplay ou Bluetooth ou encore d'utiliser le tuner interne DAB et FM.
Un côté puriste mais confortable
Outre le système d’autocalibration YPAO, le Yamaha R-N803D propose un certain degré de confort à son utilisateur s’il veut jouer sur la musicalité de son appareil. S’offrent à lui les emblématiques touches plates pour jouer sur les aigüs, les graves et même enclencher un Loudness pour les écoutes à bas niveau. Mais les plus puristes se serviront de la touche "Pure Direct", une fonction qui désactive les réglages manuels et qui éteint même l’afficheur de l’appareil pour une écoute encore plus naturelle.
Cet ampli, très complet comme nous le voyons, hérite tout de même de l’architecture Top-Art exclusive à la marque (Total Purity Audio Reproduction Technology). Il s’agit d’un montage symétrique à base d’un double push-pull de 8 transistors bipolaires (Sanken A1694 et C4467) montés sur des ailettes en aluminium extrudé. Le tout repose sur unrobuste châssis dans une sorte de résine afin d’éloigner toutes interférences mécaniques à ce bloc de puissance. L’alimentation, sur mesure, est assurée par un transformateur EI de forte capacité (505,20 Voltampères) et l’ensemble des condensateurs atteint, pour sa part, une valeur de 12000 pF/71V. La structure de ce circuit a été pensée, par Yamaha, pour offrir un minimum de trajet au signal audio traversant l’appareil.
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Au plus proche des prises, nous retrouvons les étages d’entrée. Le R-N803D bénéficie d’un contrôleur de réseau haut de gamme signé de la marque pour un très faible jitter. Il est accompagné d’une puce de conversion Sabre ESS 9006AS. Sont ainsi acceptés et traités les signaux numériques Hi-Res jusqu’à 24 bits/192 KHz et DSD 2.8 et 5.6 MHz (très certainement en PCM sous DoP). Globalement, la construction de cet intégré (au regard de son prix) est sobre et nette. Elle n’atteint pas le degré de finition d’un Gato Audio ou encore d’un Sugden, mais le prix n'est pas le même et il est clair que tout a été bien pesé entre "audiophilie" et confort d’utilisation.
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Écoute : l'ampli aux multiples sonorités
Dans un premier temps, nous avons écouté cet intégré dans sa forme le plus pure avec plusieurs sources : platines vinyles, lecteur CD, puis en lecteur réseau directement relié à notre NAS. Nos grandes enceintes colonnes Grand Cru Audio Horizon, comme nos petites Amphion Argons 3S (et c’est plus normal) n’ont en rien effrayé cet ampli Yamaha : il en a sous le capot, c’est assez évident.
Pour entammer nos essais, nous n’avons joué sur aucun réglage manuel et pas enclenché la fonction Pure Audio. Dans ces conditions, le Yamah R-N803D est à ranger dans les amplificateurs qui jouent quelque peu sur certaines colorations (en haut et en bas de la bande passante) mais cela lui donne un côté hyper vivant et dynamique. Les aigüs sont légèrement extravertis avec une remontée dans les hautes fréquences, idem pour le grave qui avoue quelque largeur en trop. Du coup, on obtient une image stéréophonique assez intéressante qui oscille entre focalisation et profondeur des plans sonores. Le nombre de détails participe à ce sentiment, ce Yamaha se montrant assez pointu de ce côté. Il a un petit côté « loudness » naturel qui rend la restitution joyeuse à défaut d’être totalement naturelle. Peu importe le plaisir est là et bien là, c’est le principal dans cette gamme de prix.
Mais une fois la position Pure Audio enclenchée, le jeu se calme énormément. La restitution devient plus naturelle, avec un bien meilleur équilibre tonal et c’est sous cette forme que nous avons continué nos essais. Les graves sont généreux mais biens secs en même temps. Le médium devient plus charnu, ce qui a tendance à adoucir le message et ce n'est pas pour nous déplaire.
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L’écoute du LP du compositeur Arvo Pärt "Frates et Tabula Rasa" joué par le violoniste Gil Shaham nous montre bien la palette de couleurs que cette ampli est capable d’apporter à la restitution. Le haut du spectre est assez fouillé, piqué et précis. C’est clair, transparent, mais d’une sonorité toujours un peu du même acabit. La scène sonore positionne bien les différents instrumentistes, avec une disposition de chacun d’entre eux très précise. Cela peut manquer quelque peu de consistance, de matière grâce à un médium qui serait encore mieux travaillé, mais le résultat obtenu dans ces conditions est assez surprenant de vivacité.
Passant à de la musique plus moderne avec le CD de Lea Michele "Believer", nous retrouvons la même verve, la même clarté tout en laissant le timbre de cette chanteuse à sa juste place. Sa voix est très présente au sein d’une scène sonore parfaitement dessinée même si elle se place toujours en avant par rapport à l’auditeur. Le grave de la batterie est sec et s’exécute sans broncher une seconde. Il sait être présent mais pas envahissant. Le Yamaha RN-803D est à ranger dans le clan des amplis dynamiques et musclés. C’est une caractéristique que nous avions déjà constatée, le contraire par exemple d’un intégré à tubes sur ce plan.
Enfin nous avons lancé la procédure d'auto-calibrage puis enclenché le système de correction acoustique YPAO. Et là, sur les mêmes morceaux, la différence s’avère moins flagrante que ce que nous aurions imaginé. Néanmoins, Léa Michele apparait encore plus présente avec plus de grain sur sa voix pourtant assez puissante. L’image a quelque peu gagné en consistance, mettant l’étalement des divers plans sonores bien plus en perspective. Sur un morceau d’électro du groupe Trenmøller "The Dream" du disque Lost, les basses descendent avec un soupçon de franchise supplémentaire, mais dans notre pièce et avec un système bien réglé, ce n’est un gros changement non plus. Les différences avec et sans correction se portent bien plus sur le haut du spectre qui se calme pour atteindre une meilleure justesse de timbre. Le R-803D reste identique quant à sa dynamique, il donne une sorte d’impulsion bien vivace à la musique, mélangeant avec bonheur rapidité et tenue en puissance. Nous avons tenté d’aller le chercher dans ses moindres retranchements, et avouons que cet intégré tient la route sans aucun souci. Voilà un ampli qui saura vous étonner par sa vitalité.
Conclusion
Comme le disait une publicité amusante pour une barre chocolatée : "c’est de la dynamite !" C’est comme cela que nous aurions envie de décrire ce que fait ce Yamaha RN-803D. Il a un caractère « punchy » qui va en étonner plus d’un et sa transparence sera toujours une source de plaisir car nous faisant entendre des sonorités laissées pour compte par d’autres amplis de cette gamme de prix.
Dans le cadre d'une installation hifi et d'une pièce d'écoute bien optimisées, le système de correction acoustique YPAO ne sera pas toujours d'une très grande utilité. Par contre, si votre salle d'écoute présente des défauts et surtout si vous ne pouvez placer vos enceintes dans les meilleures conditions son action sera beaucoup plus intéressante.
Le Yamaha R-N803D décortiquée par On-Mag
Système d’écoute
Platine VPI Prime + Kiseki Blue NS
Préampli phono Jolida JD9 à tubes
Lecteur de CD Goldmund Metis Player
Enceintes Grand Cru Horizon + Amphion Argon 3S
Câbles de modulation : Esprit Eterna
Câbles secteur et barrette Gigawatt
Câbles enceintes : Esprit Eterna
Spécifications
- Entrées analogiques : 1 phono, 1 CD + 3 entrées haut niveau
- Entrées numériques : 2 optiques, 2 coaxiales
- Sortie analogique : 2 Tape Out + 1 caisson de grave
- Liaison sans fil : Wifi, Airplay, Bluetooth
- Liaison réseau filaire : port Ethernet DNLA 1.5
- Compatibilité : MP3, WMA, AAC, WAV, ALAC, AIFF et DSD
- Résolution : PCM 24 bits/192 kHz et DSD 2.8 et 5.6 MHz
- Radio : FM/DAB
- Système de correction acoustique exclusif YPAO
- Puissance : 2 x 100 watts sous 8 Ω
- Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 KHz +/- 0.5 dB
- Distorsion THD : 0.019% (ligne) et 0.03% (phono)
- Rapport signal/bruit : 100 dB
- Dimensions : 435 x 151 x 392 mm (LxHxP)
- Poids : 11 kg
- Prix : 800 € (finition argent ou noir)
Notre avis
- Qualité de fabrication : (4/5)
- Design/finition : (4/5)
- Fonctions/équipement : (5/5)
- Ergonomie : (5/5)
- Performances sonores pures : (5/5)
- Musicalité : (4/5)
- Intérêt : (4/5)
Commentaires (13)
Est-ce normal ou quelle est la marche à suivre pour que le cadran ne s’éteigne pas instantanément après chaque solicitation de réglage ?
Arnauld