Test Audio-technica AT-ATR 9 : une cellule phono MC ultra pro
Audio-technica bénéficie d’une très longue expérience dans le monde des professionnels que ce soit avec une série d’appareils tels des microphones, des casques et des cellules phono. Presque discrète dans la Hifi, cette marque n’en a pas moins marqué les esprits avec un modèle de cellule MC AT-1000 qui marqua son époque et continue à se vendre d’ailleurs. L’AT-ATR9 en est une digne descendante sous certains aspects techniques.
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CE TEST A ÉTÉ PUBLIÉ DANS NOTRE GUIDE 2016 DE LA HIFI POUR TOUS
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Créée en 1962 par Hideo Matsushita San, la marque japonaise Audio-technica commença, contre toute attente, face à son positionnement d’aujourd’hui, à fabriquer des cellules phono lectrice de qualité Hifi et notamment un modèle qui défia la chronique en son temps ; la fameuse AT-1000 et son inséparable transformateur MC AT-1000 T. Ces deux unités restent de nos jours d’actualité, le modèle de cellule 1000 étant toujours proposé autour des 4800 euros sur commande. Notre ATR-9 est donc un modèle bien plus raisonnable, mais garde les traces de son aînée comme le profil de diamant adopté et le porte-pointe en bore.
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L’Audio-technica AT-ATR-9 reprend le même type de circuit magnétique de l’AV50ANV, un modèle anniversaire. L’aimant de ce circuit est en néodyme possédant une aimantation très élevée (BHmax de 50 kj/m³) grâce à une structure en "permendur", un matériau doté d’une haute densité de flux de saturation et d’autres matériaux possédant d'excellentes propriétés magnétiques. Le corps de la cellule est usiné dans de l’aluminium et revêtu de plastiques durs. Les résonances ainsi mieux dispersées se traduisent par une meilleure clarté sonore, c’est bien ce que nous avons pu constater à l’écoute. La base sur laquelle sont fixés le circuit magnétique et l’équipage mobile est, elle, fabriquée en aluminium massif : sa solidité assure une grande stabilité de lecture.
Les bobines mobiles sont au nombre de deux : une par canal. Ce montage garantit pour Audio-technica une séparation des canaux optimale, car les tensions de sortie sont générées séparément. Ces deux bobines possèdent une forme en V inversé, ce qui réduit leurs masses mobiles pour la pointe de lecture. Limitant de fait des mouvements indésirables, cette forme particulière se traduit par une plus faible distorsion. Leur constitution est en fils de cuivre de qualité PCOCC (Pure Copper by Ohno Continuous Casting), un fil de cuivre pur monocristallin.
La pointe a un profil du type "Line Contact" spéciale avec une courbure de 40µ x 7 µ. Elle est fixé à un porte-pointe en bore de 0.26 mm de diamètre suivant la technique "Nude Square Shank", une technique plus onéreuse mais également d’un meilleur contact. Contrairement aux autres cellules, l’Audio-technica ATR-9 ne bénéficie pas de trous filetés pour un vissage directement dans le corps de la cellule. L’utilisateur aura recours aux vis et écrous livrés dans l’emballage, mais il convient de préciser qu’un porte-cellule, des fils de branchement PCOCC, un tournevis-amagnétique, une brosse sont également à sa disposition.
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Restitution ultra précise et propre avec des graves parfaitement tenus
La marque Audio-technica a un pied dans le monde professionnel et cela s’entend tout de suite. L’ATR9 jouit, en effet, d’un pouvoir d’analyse très poussé pour une cellule dans cette catégorie de prix. Nous nous régalons, par exemple, du délié des notes, comme de la facilité avec laquelle cette cellule va cueillir la moindre micro-information d’un enregistrement. Le ton est ferme et net et aucune brillance n’apparaît dans le haut du spectre qui sait se montrer à la fois piqué et précis. Nous sentons que derrière la conception de cette cellule, la définition l’emporte sur confort d’écoute. Les moindres bruits de surface nous sont révélés, cette cellule est d’une très belle clarté. Toujours en restant sur le LP d’Oscar Pederson "We Guet Request", tout est à sa place. Pas d’effet lumineux sur les cymbales du batteur par contre le jeu du contrebassiste est bien mis en avant. Le grave est sec, et bien articulé, cette ATR9 ne traine pas en chemin. La scène sonore est précise tout en jouissant d’une belle largeur, mais c’est son pouvoir de focalisation qui apparaît comme une des qualités premières de cette cellule.
Revenant à notre disque "Water Music" du compositeur Haendel. Les timbres affichent immédiatement une belle neutralité. L’ATR9 ne cherche pas à en faire trop, elle respecte à la lettre la composition de l’œuvre de ce compositeur. L’orchestre s’installe devant nous avec un étalement des plans sonores très précis. Nous n’obtenons pas la profondeur de champ d’une Ortophon ou d’une Transfiguration par exemple, les plans sonores sont placés plus en avant, mais ouvrent l’image stéréophonique avec moultes détails. La dynamique est également au rendez-vous. Les passages «forté ou fortissimo» passent sans aucun effort, cette cellule n’a décidément peur de rien. Nous pouvons suivre la ligne mélodique des violoncelles sans aucune difficulté. Globalement le son est un peu mat tout en ayant un excellent pouvoir de séparation. Nous apprécions le caractère honnête de cette cellule qui ne veut rien enjoliver, bien au contraire. Elle passera facilement avec tous styles de musique et donnera la véritable mesure de chaque enregistrement auquel elle ne fait aucun cadeau.
Le site du distributeur : audio-technica.com
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Spécifications
- Bande passante : 15 à 50 KHz
- Séparation des canaux : 30 dB (1kHz)
- Angle de lecture : 23°
- Impédance : min 100Ω
- Compliance dynamique : 18x10 – 6 cm / dyne (100 Hz)
- Tension de sortie : 0.5 mV (à 1kHz, 5 cm/s)
- Poids : 8.5 g
- Prix : 1 100 €
Notre avis
Points forts
- Quantité d’informations
- Pouvoir de spatialisation
- Energie sur toute la bande passante
Point faible
- Son un peu mat
Intérêt : (4/5)