Test cellule Phono Kiseki Blue NS : la transparence ultime
Fruit de la volonté d’un importateur des pays-Bas afin de lutter contre les fameuses cellules japonaises Koetsu, la marque Kiseki fit son apparition au début des années 1980. Avec l’essor récent du vinyle, elle nous revient aujourd’hui avec une cellule sous une forme améliorée et qui porte le suffixe N.S. Une cellule bleu ciel qui n’a rien perdu de sa transparence et de son mordant.
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CE TEST A ÉTÉ PUBLIÉ DANS NOTRE GUIDE 2016 DE LA HIFI POUR TOUS
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La marque Kiseki qui signifie en japonais « miracle » est née des mains d’un importateur hollandais Herman van den Dungen (Durod Audio) qui importait dans les années fastes de l’analogique la fameuse marque Koetsu et qui, de surcroit, est le fondateur de la marque Prima Luna. Suite à une série d’événements qu’il serait long de raconter ici, cet importateur décide de créer sa propre marque de cellule et de transformateur MC. Il part au Japon afin de trouver le concepteur idéal pour son projet et c’est M. Kondo (Audio Note) qui conçut le tout premier transformateur pour bobine mobile en forme de cigare, le MCT1. Concernant les cellules qu’il avait en tête, et suivant ses idées, ce fut un certain Goro Fokadu qui lui permit de concrétiser son projet avec les toutes premières Kiseki. La presse mondiale lui réserva un excellent accueil, Ken Kessler par exemple (chroniqueur anglais) lui fit un pont d’or. Malheureusement, le CD arriva et emporta sur son passage cette marque pourtant très appréciée.
La gamme Kiseki vient donc de renaitre de ses cendres (2014) et propose aujourd’hui deux modèles : la cellule Blue NS testée ici et une seconde plus onéreuse, la Purpleheart N.S, une troisième baptisée Agate N.S sera disponible d’ici peu. Toutes portent le suffixe N.S pour New Style indiquant par cette appellation les changements techniques apportés sur cette nouvelle génération comme l’emploi de matériaux de construction plus actuels.
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Notre Kiseki Blue N.S est construite entièrement à la main et autour d’un corps en aluminium, une matière d’un excellent comportement mécanique et d’un blindage électrique efficace à la fois pour les bobines mobiles (cuivre pur de 15 microns) que pour le circuit magnétique (samarium Cobalt). Le cantilever ou porte-pointe de 0.28 mm de diamètre est en bore, un métalloïde trivalent dont la résistance à la traction se révèle la plus élevée de tous les éléments connus. Le diamant, collé dessus, évite de la sorte, toute pièce mécanique intermédiaire susceptible de créer des vibrations supplémentaires. Ce diamant du type « Line Contact » a une forme longue et très effilée, un profil distillant généralement un son beaucoup plus fouillé et précis. Nous avons pu le constater à l’écoute comme vous le verrez. La compliance dynamique (souplesse de l’équipage mobile) est portée à 16 µm/mN pour un poids total de 8 grammes, donc, les bras légers (faible inertie) n’ont qu’à s’abstenir, mais elle s’accommodera néanmoins de la grande majorité des bras disponibles aujourd’hui.
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Écoute lumineuse et fulgurante
C’est tout d’abord la lumière dans le haut du spectre qui singularise cette cellule, mais pas seulement. La Kiseki Blue N.S bénéficie d’une attaque de notes assez fulgurante. Le son est tout de suite précis, vif et bourré de multiples détails. Le piano d’Oscar Peterson dans "We Get Request" est piqué, avec une modulation des accords plaqués superbe. Avec cette cellule, la partition du batteur est d’une extrême lisibilité. Nous entendons le mordant des coups de baguettes sur les cymbales avec une incroyable netteté. Nous entendons très clairement Oscar Peterson qui chantonne en jouant de son instrument. La dynamique, bien répartie sur toute la largeur du spectre, est de la partie. Nous ne sentons aucune limite à cette cellule qui s’en donne à cœur joie sur ce disque. Le jeu du contrebassiste est parfaitement mis en scène. Cette cellule va manifestement chercher toutes les sonorités de cet instrument avec une extrême minutie et un souci du détail qui l’honore. C’est transparent, vivant et précis. La scène sonore est, peut-être moins liée qu’avec une Ortofon Cadenza Bronze ou encore une Transfiguration Axia S, mais cet aspect analytique est plus que séduisant.
L’ouverture de "Water Music" de Handel est d’une dynamique extrême. Le jeu des violons est tout particulièrement mis en avant avec beaucoup de mordant sur les attaques de notes. Les autres pupitres se détachent particulièrement bien au sein d’une scène sonore où chaque point sonore trouve naturellement sa place. La Kiseki N.S donne peu de matière comme de grain aux notes, mais sa lisibilité, sa fluidité, est un véritable régal. Cette cellule jouit manifestement d’un pouvoir de focalisation hors norme. Elle monte haut avec du piqué et du filé. La Kiseki Blue N.S différencie chaque source sonore avec une telle précision, que nous pourrions, sur ce plan préféré l’homogénéité d’une Ortophon Cadenza Bronze. Tout dépendra du style de musique comme de celui de son que vous souhaitez. En tout cas, nous, nous adhérons totalement à cette transparence extrême comme à ce pouvoir d’analyse qui nous fait découvrir des trésors sonores cachés au fond du sillon.
Le site du distributeur : fusion-acoustic.com
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Spécifications
- Bande passante : 20 à 25 KHz +/-1dB
- Impédance interne : 40Ω
- Equilibre des canaux : 0.4dB à 1 kHz
- Séparation des canaux : 35dB à 1kHz
- Compliance : 16 µm/mN
- Niveau de sortie : 0.44 mV
- Poids : 8 g
- Prix : 1800 €
Notre avis
Points Forts
- Précision et résolution
- Dynamique et vivante
- Grave précis et net
Point faible
- Timbres un peu haut
Intérêt : (5/5)