Test du DTS Virtual:X : intéressant mais pas convaincant
Le DTS Virtual:X est disponible pour la première fois sur des ampli-tuners home cinéma. Ca se passe chez Denon et Marantz, sur cinq de leurs références. J'ai pu le tester en détails et je peux déjà vous dire que je n'ai pas été pleinement convaincu par cette nouvelle solution DTS de "virtualisation" du son multicanal. Je vous explique pourquoi.
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Qu'est-ce que le DTS Virtual:X ?
Sur On-mag, ce nouveau format a déjà été cité à deux reprises. Ce n'est d'ailleurs pas un format en soi, mais plutôt un DSP qui agit sur tous types de signaux, quel que soit le nombre de canaux audio du programme original.
Si on le compare au Dolby Surround et au DTS Neural:X, on est un peu dans le même esprit : recréer une ambiance la plus immersive possible, quel que soit le nombre d'enceintes dans la pièce, à partir de n'importe quel signal audio. La différence se situe essentiellement dans la gestion des canaux haut.
Comment fonctionne le DTS Virtual:X ?
Le nouveau DTS Virtual:X tente de simuler les enceintes absentes, aussi bien celles des côtés ou de l'arrière que celles du plafond. A partir d'un signal stéréo, 2.1, 3.1 ou 5.1, le Virtual:X a pour but de recréer une dimension haute, mais également une bulle immersive tout autour des auditeurs. Si vous avez des enceintes de plafond raccordées, le Virtual:X ne peut tout simplement pas être utilisé.
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C'est là qu'il faut passer au Dolby Surround ou au DTS Neural:X, qui utilisent eux toutes les enceintes, même celles de plafond, pour recréer une ambiance la plus proche possibles des Dolby Atmos et DTS:X.
Cependant, il y a une similitude entre ces trois traitements des signaux : le Dolby Surround et le Neural:X fonctionnent eux aussi avec 2, 2.1, 3.1 ou 5.1 enceintes. La comparaison est donc possible.
DTS a préparé une vidéo, je vous invite donc à la consulter. Elle résume bien les objectifs de ce DSP et son fonctionnement concrêt.
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Les conditions du test
J'ai effectué les tests avec un Marantz NR1608 après avoir effectué la mise à jour ajoutant spécifiquement ce nouveau DSP de chez DTS. C'est l'un des cinq amplis compatibles dès aujourd'hui, avec le Marantz SR5012 ainsi que les Denon AVR-X1400H, AVR-X2400H et AVR-X3400H. D'autres seront mis à jour au printemps prochain (lire aussi Test ampli home cinema Marantz NR1608 : design slim, bulle sonore convaincante et multiroom complet).
Partant d'une configuration 5.1.2, j'ai donc dû commencer par supprimer les enceintes de plafond de la configuration pour que le DTS Virtual:X apparaisse dans les menus. J'ai effectué mes tests sur différents types de signaux stéréo et multicanaux jusqu'au DTS:X. Attention, Le Virtual:X est incompatible avec tous les signaux Dolby ! C'est indiqué spécifiquement par Denon-Marantz dans leurs FAQ :
"Lors de l'utilisation d'une source en Dolby (Dolby Digital, Dolby Digital +, Dolby TrueHD, Dolby Atmos) le mode DTS Virtual:X ne pourra pas être sélectionné. Cette interdiction provient des laboratoires Dolby."
J'ai pu le vérifier. Si on laisse la sortie audio du décodeur CanalSat en DD+ par exemple, le Virtual:X est bien absent des menus de l'ampli. On peut tout à fait comprendre cette limitation entre les deux concurrents. On attend donc un équivalent du Virtual:X chez Dolby.
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Et à l'écoute ?
J'ai multiplié les tests en ne conservant que deux enceintes et le caisson pour commencer. Puis j'ai ajouté la centrale. Et enfin, j'ai reconnecté les enceintes surround. A chaque fois, j'ai commencé par le Virtual:X, puis le Neural:X et enfin le Dolby Surround.
Avec le DTS Virtual:X, les résultats sont identiques quel que soit le nombre d'enceintes utilisées. Cela confirme que le travail effectué par le DSP permet réellement de se passer d'enceintes arrières. C'est donc idéal avec une barre de son comme la Yamaha YAS-207 (lire aussi Yamaha YAS-207 : la première barre de son 360° avec DTS Virtual:X) ou pourquoi pas avec un amplificateur HiFi stéréo (lire aussi DTS Virtual:X : et pourquoi pas de bons amplis stéréophiles qui feraient du Home cinéma en audio 3D ?).
Avec 2 ou 3 enceintes en façade, on ressent des effets sur les côtés qui iraient presque jusqu'à l'arrière, même si on n'arrive tout de même pas à une bulle immersive totale. Je pense que cela peut être plus ou moins atteint selon la typologie de sa pièce d'écoute. Sur la façade avant, le son est réhaussé et bien plus large. Les enceintes avant s'effacent quasiment. On gagne également pas mal de profondeur, loin derrière l'écran.
C'était là la partie intéressante du Virtual:X. Le problème est que ce traitement est accompagné d'une énorme coloration du son et d'une grosse perte dans le médium et le grave. Tout ce qu'on gagne en ambiance, on le perd en fidélité. Le grave est aux abonnés absents, tandis que le médium et plus particulièrement les voix deviennent éthérés, maigrelets. C'est tout simplement décevant... Mon fils qui passait dans la pièce à cet instant me dit : « on dirait que ça a été enregistré avec un téléphone ! ».
Toujours avec 2 ou 3 enceintes, le passage immédiat au Dolby Surround ou au Neural:X est sans appel ! On retrouve une présence des voix, un plus grand réalisme et le grave est de retour. Même s'il est vrai que l'on perd le niveau d'ambiance et de profondeur du Virtual:X, c'est finalement bien plus agréable et réaliste sans lui. Et puis le Dolby Surround et le Neural:X savent reproduire une ambiance tout de même convaincante.
Si on passe sur 5 enceintes, le Virtual:X est dépassé par le Dolby Surround et le Neural:X. Ces deux-là sont bien meilleurs dans l'utilisation des enceintes arrières. Ils savent presque reproduire des effets virtuels de déplacement avant-arrière, tandis que le Virtual:X reste bloqué sur la façade avant. Ca confirme une nouvelle fois que le Virtual:X n'a vraiment pas besoin d'enceintes arrières.
Dans touts les situations, le Virtual:X ajoute des artefacts sonores assez audibles et gênants. Certaines fréquences ou instruments se retrouvent tout à coup détachés, en avant ou sur les côtés, de façon bien peu naturelle qui attirent l'oreille inutilement. J'avais déjà noté ce genre de problème ponctuel avec le Dolby Surround et le DTS Neural:X, mais cela se produit vraiment très rarement, comparativement au Virtual:X.
Enfin, sur des bandes son où il y a déjà de la réverbération, la profondeur recréée par le DTS Virtual:X est parfois accompagnée d'une sur-réverbération proche de l'écho, qui là aussi vient polluer l'écoute.
Inutile de blâmer Denon-Marantz si vous avez un AVR-X4400H, un AVR-X6400H, un SR6012, un SR7012 ou un AV7704 dont la mise à jour n'interviendra qu'au printemps. Avec ces produits, le Virtual:X ne vous sera d'aucune utilité. Je ne pense pas que vous achetiez un de ces produits qui coûte 1700 euros au minimum, avec 9 ou 11 canaux d'amplification, pour ne lui relier que deux ou trois enceintes.
Le DTS Virtual:X ne devrait être dédié qu'aux barres de son, aux écrans plats et aux produits pouvant alimenter deux ou trois enceintes au maximum (gauche/centrale/droite), où il fera très bien son boulot. Clairement, le DTS Virtual:X n'a rien à faire sur des produits évolués qui sont déjà équipés du Dolby Surround et/ou du DTS Neural:X.
Source : www.denon.fr et www.marantz.fr
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